Un bébé, un ange
Pour devenir un ange ...
Tous les samedis matins pluvieux, au lieu d’être au bord d’un étang de nénuphars, mon heure de sport se tient abritée sous le porche de la chapelle Notre-Dame de Vie à Mougins sur la Côte d'Azur, et ce matin, j’ai découvert ce coeur magnifique de simplicité offert dans ce sens-là quand on sort du lieu, comme un message d’amour confirmé jusqu’à votre prochaine messe ou promenade champêtre ou spirituelle. Du coup, quelques recherches d’histoire après, j’apprends que cette chapelle est un sanctuaire de répit !
Et c’est quoi un sanctuaire de répit ? En fait, sans être baptisé, un bébé mort n’a ni nom, ni parents spirituels, et son corps ne peut être enterré dans le cimetière en terre consacrée ; il est inhumé n'importe où, au mieux dans le jardin familial.
Du coup, au chagrin de perdre un enfant s'ajoutait le refus du baptême qui fermait à double tour la porte du Paradis au bébé défunt !
Aussi les supplications de la mère qui venait d'accoucher poussaient ses proches, accompagnés d'un parrain et d'une marraine, à transporter le petit jusqu'à un sanctuaire à répit, et à le déposer sur un autel, le plus souvent celui de la Vierge. Pendant les prières, évidemment tous guettaient le moindre signe de vie. Quelquefois, c'est une plume sur les lèvres du bébé et le mouvement de l'air provoqué par la chaleur des cierges qui laissait croire une nouvelle respiration : c’est cela le répit mais il ne durait parfois que quelques secondes, et ce temps précieux permettait alors à l'enfant d'être immédiatement baptisé par le prêtre et de devenir chrétien, accueilli enfin au coeur de l’Église.
La mort définitive survenait peu après, mais l'assistance était soulagée : l’âme de l’enfant, sortie du "limbus puerorum", devenait un ange au Paradis.