Les temps changent, l'intime féminin jamais !

Bon on ne va pas faire les hypocrites ! En ces jours anniversaires de dépénalisation de l’avortement (loi Veil, 1975) le politique et le féminin m’interpellent ! Le choix des femmes de vivre leur fécondité ou une IVG ou même une PMA  semble relever d’abord du mariage entre intimité féminine et monde politique … moi ça me dérange un peu ! Ce qui me dérange aussi est cette attitude d’indifférence ou d’agressivité dès qu’une femme artiste évoque tout ce qui touche aux transformations physiques -entr’autres- du corps d’une future maman … Je rappelle que nous sommes tous "passés par là » …  

Louise Bourgeois "Ne m'abandonne pas". 1999. Tissu et fil roses

Evidemment LE modèle parfait de notre culture reste la Vierge, corps idéal mais qui n’aura vécu ni désir ni souffrance au point d’en rester vierge éternellement. Je passe sur les siècles intermédiaires car ce n’est qu’au XXème siècle et surtout après 68 avec l’avènement de nombreuses artistes femmes, qui vivent le plus souvent comme un conflit création et procréation, que sont mises au grand jour certaines réalités intimes de la grossesse et de l’enfantement. Le sacre de la maternité est tombé ...

Vierge enceinte de Saint Jacques de Compostelle. Bois

Certes c’est parfois violent et souvent réaliste mais c’est aussi la critique des institutions dominantes et une autre mise à nu de la féminité. C’est la femme qui parle de la femme contestant ainsi le regard exclusivement masculin porté sur les femmes dans l’histoire de l’art et les médias. Bien sûr les explorations esthétiques sont nouvelles, parfois brutales mais simplement parce la perception est vue de l’intérieur, par la femme elle-même et qu’elle jette en pâture son idée sincère de l’intime féminin. 

Nikki de Saint Phalle

Oui la grossesse est magnifique par ce qu’elle reste une création pleine de mystère mais elle fait vivre aussi des réalités qu’on ne peut cacher et nier. J’aime à publier sur Facebook et ma page Mots’Art by Martignac, des images pleines de douceur et de tendresse parce que j’aime l’amour qui irradie ces 9 mois mais on doit aussi concevoir la maternité au sens originel et matriciel voire même dans ses représentations impudiques pour notre société d’interdit culturel.

  

Louise Bourgeois, Fragile Goddess, 1970, bronze, 26 x 14,3 x 13,7 cm. 

Photo: C. BURKE © Louise Bourgeois trust

C'est aussi pour toutes ces raisons, que j'aime écrire ce temps d'attente d'un enfant,

en tant que biographe pour bébé jusqu'à sa naissance. www.motsart.fr

Martignac "Maternité", peinture sur toile